Les dessous de Secret Story 3Photo :
François Darmigny
Le 05/06/2009 à 05:55 par Nathalie Chuc
À deux semaines du lancement du jeu, le 19 juin,
Benjamin Castaldise prépare tel un champion avant un marathon. Pour se mettre en
condition, il a remplacé les sandwichs par des protéines, fume moins et
s'est remis au sport. Il faut dire que l'animateur est motivé : la
télé-réalité, depuis Loft Story, est son addiction préférée. Ça tombe
bien,
Secret Storya été le gros succès d'audience de l'été dernier sur TF1, avec 4,2
millions de téléspectateurs en moyenne (32 % de part de marché) et 5,5
millions pour le premier prime time. La chaîne, qui veut faire aussi
bien, a rallongé le jeu de plusieurs semaines.
Que pouvez-vous nous dire du casting ? Benjamin Castaldi: Il va y avoir de fortes personnalités. La tranche d'âge est entre 18
et 35 ans - l'an dernier ils étaient assez jeunes. Jusqu'au dernier
moment, le casting n'est pas totalement figé. Personnellement, je n'ai
pas de droit de regard, mais si un candidat me gênait particulièrement
je ferais en sorte qu'il n'y soit plus.
L'an
dernier, le succès du jeu reposait en partie sur des couples comme
Cyril et Alexandra qui ont fait monter d'un cran la température... La
production va-t-elle encore exploiter le filon sexy ? (Faussement
choqué) Vous pensez toujours qu'on fait exprès de mettre des couples,
mais non ! Il y avait un seul couple déjà formé au départ [le couple
lesbien, Nathalie et Samantha]. Et nous n'avions jamais pensé que Cyril
allait sortir avec la princesse... On ne s'est pas dit : « Bon, Pierre
va coucher avec Paul, qui va peut-être aussi coucher avec Géraldine...
».
Restez-vous en contact avec les candidats une fois le jeu terminé ? Non.
Au départ, je ne connais pas les candidats. Je les vois à leur entrée
et les retrouve à leur sortie, c'est tout. Si vous me parlez du Loft,
là c'est une autre histoire ! Il y a une aventure commune entre moi et
les candidats. C'était le contexte, l'avènement de la télé-réalité...
Quand on se revoit, on est presque au bord des larmes. Récemment, quand
Loana n'allait pas bien, je lui ai envoyé un SMS. J'ai pris des
nouvelles d'elle. C'est normal car nous sommes historiquement et
amicalement liés. Si un lofteur était dans une situation compliquée, je
lui tendrais la main.
Vous semblez vous investir totalement dans la présentation de ces « marathons » de télé-réalité... La
télé-réalité, c'est la Formule 1 des programmes ! Cela se pilote comme
une monoplace : quand vous allez trop vite dans le virage, c'est la
sortie de route, ça fait mal, et généralement c'est définitif. Il faut
freiner ni trop tôt, ni trop tard. C'est l'émission de tous les
dangers, ça se surveille comme le lait sur le feu... Il y a 100 %
d'adrénaline, tout ce que j'aime ! Il peut se passer tout et n'importe
quoi : des demandes en mariage, des ruptures entre lesbiennes... Je me
vois faire ça jusqu'à ce je sois trop vieux ou trop en décalage avec
les candidats.
Comme à chaque Secret Story, il y a déjà des fuites sur Internet : comment la production gère-t-elle cela ? Je
suis presque sûr qu'après l'entrée de candidats, tous les secrets
seront sur le Net. Il faut faire avec... Au début on pestait et,
finalement, on se rend compte qu'Internet nourrit notre programme et
nous motive à donner encore plus d'infos dans nos quotidiennes. Plus il
y a de buzz sur le Web, plus l'émission marche. Nous allons peut-être
même nous servir de ça...
De quelle façon ? J'envisage
sérieusement de répondre aux rumeurs via un blog sur TF1.fr. Ce blog
serait le mien, mais il serait mis en ligne avec le site officiel de
Secret Story*.
Histoire de couper l'herbe sous le pied à tout ceux qui se nourrissent
grassement sur notre dos comme le blog de Jean-Marc Morandini. Autant
faire soi-même ce que les autres font. Je pense même à mettre une
Webcam dans ma loge...
Est-ce que Secret Story est touché par la crise ? On
ne va pas se mentir : la télé - et donc TF1 - traverse une crise sans
précédent. Le budget de la grille a été revu à la baisse parce que la
publicité est en chute libre. Partant de là, à quelques exceptions
près, nous avons tous pris conscience - animateur, producteur, cadreur,
maquilleur, etc. - qu'il fallait faire un effort.
Vous y compris ?Bien
sûr. J'ai accepté d'avoir un cachet beaucoup moins important que l'an
dernier. Si on ne fait pas ces efforts, on va tuer la vache à lait. Je
n'allais pas non plus pratiquer un chantage du genre : « Donnez-moi 1
million de dollars sinon je m'en vais ! ». En ce moment il y a deux
chances sur trois que vous vous plantiez... En attendant des jours
meilleurs, je ne trouve pas choquant que TF1 nous demande de faire
attention aux notes de frais, aux taxis, etc. On a vécu trente ans sur
les largesses d'un système. Aujourd'hui, la donne a changé ! *
www.tf1.fr/secret-story/http://www.tvmag.com/programme-tv/article/tele-realite/45041/les-dessous-de-secret-story-3.html