Strip Tease

FRANCE 3 : LES RÉSEAUX SOCIAUX EN ÉBULLITION POUR LE RETOUR DE "STRIP-TEASE"







Rarement une émission de France 3 n'a autant provoqué de réactions sur Twitter. Lundi soir, pour le retour de "Strip-tease" après près de 18 mois d'absence, plus de 700 personnes ont commenté en direct ce magazine créé par la la Trois il y a 20 ans. Le concept n'a pas évolué : l'émission suit différentes personnalités dans leur vie quotidienne avec "toujours pas de présentateur, toujours pas de commentaires, toujours pas d'explications."


A l'heure où "L'Amour est dans le pré" se terminait sur M6, "Strip-Tease" débutait sur France 3 avec un numéro intitulait "L'Amour est-il vraiment dans le pré ?". "Quel est le vrai problème du paysan ? Le pire, même ? Celui qui, résolu, freinerait le déclin de nos campagnes ? Trouver femme, pardi ! Certes, tous les hommes politiques adorent les paysans français toute l'année et, une fois par an, le cul de leurs vaches. Mais il en est aussi qui, en plus, veulent chasser les roumains qui nous envahissent...", résumait la chaîne.

Succès (et malaise) sur les réseaux sociaux
De 23h10 à 00h05, l'émission a réuni plus de 900.000 téléspectateurs en moyenne selon Médiamétrie, soit 8% du public. Il s'agit d'une audience supérieure à la moyenne de la chaîne dans cette case horaire. La diffusion de cette émission a entraîné un grand nombre de messages sur Twitter, plaçant même le hastag #StripTease en trending topics. De nombreux internautes évoquaient leur malaise face à l'émission, à l'image du présentateur de "Capital" sur M6 : "Je suis le seul a être extrêmement mal à l'aise devant ‪Strip Tease‬ ?!? Allez hop, tv off !", a écrit Thomas Sotto sur Twitter.


PPozap

le lien :

http://strip-tease.france3.fr/index.php?page=article&numsite=5630&id_article=33769&id_rubrique=5633

(âmes sensibles s'abstenir )

Strip Tease sur France 3 : un grand moment de télévision bien dégueulasse


Extraits

Citation :

Au total, 53 minutes de misère sociale, humaine, psychologique, sexuelle, filmée avec l'empathie d'un scalpel en action ; 53 minutes de tragédie vraie, livrée aux téléspectateurs de France 3 ; 53 minutes de télévision du réel au service d'un voyeurisme bourgeois, la caméra étant œil hypocrite d'une domination culturelle de classe parée des atours du documentaire.

Citation :

Soyons positifs cependant, et fidèle à l'idée que nous nous faisons de la télévision (informer, cultiver et distraire) suggérons une idée de documentaire utile et éclairant : à quand un Strip Tease sur les responsables de la programmation de France 3 qui font n'importe quoi avec la télévision publique ? Ce serait enfin l'occasion de montrer aussi que la misère intellectuelle et psychologique d'une certaine élite télévisuelle est bien plus dangereuse et révélatrice des maux d'une société que celle d'humbles paysans d'un petit village de France.

Le Plus

L'article complet de Bruno Roger-Petit :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/584482-strip-tease-sur-france-3-un-grand-moment-de-television-bien-degueulasse.html

quand je dis que c'est l'ancetre de confessions intimes

je suis en train de regarder en replay.

c'est terrible

jsais pas si jvais arriver au bout.
ça me retourne l'estomac

DAMIEN ET SA GRAND-MÈRE (STRIP-TEASE) : "NOTRE INTIMITÉ A ÉTÉ TOTALEMENT TROMPÉE, NOUS SOMMES ÉCOEURÉS"



La polémique autour de l'émission "Strip-Tease" n'en finit pas de rebondir. Après les critiques des téléspectateurs qui ont mis les réseaux sociaux en ébullition, la grogne des "acteurs", ou plutôt des témoins de ce numéro diffusé lundi soir sur France 3. La famille, interrogée dans Le Parisien/Aujourd'hui en France ce matin, s'estime "trompée" par la chaîne, les producteurs et les réalisateurs du reportage.



Dans cet épisode, "Recherche bergère désespérément", la réalisatrice Véronique Houth suivait le parcours de Damien, un jeune célibataire éleveur de moutons qui vit avec sa mère et ses grands-parents. Pour remédier à sa solitude, la famille fait appel aux services d'une entremetteuse qui, contre la somme de 2.000 dollars, lui présente une jeune Roumaine de 18 ans, Roxanne. Les séquences de ce reportage ont mis bon nombre de téléspectateurs mal à l'aise, accusant l'émission d'être "voyeuriste", "déplacée", "glauque" même.

Pour la diffusion du reportage lundi soir, Damien et ses grands-parents s'étaient réunis devant leur poste de télévision. Et ils ont découvert stupéfaits que certaines scènes, comme lorsque Damien menace de tuer sa maman, ont été filmées et diffusées. "Notre intimité a été totalement trompée, nous sommes écoeurés" explique la grand-mère. Autre dommage collatéral de la diffusion de l'émission, les menaces de mort reçues par Marguerite, la conseillère matimoniale qui apparaît dans le sujet.

"Télé du réel"
Face à la polémique, la réalisatrice et le créateur assurent que leur objectif était simplement de révéler des problèmes "qui existent vraiment" dans la vie. "Je n'ai pas l'impression d'être allée trop loin. Je montre la réalité telle qu'elle est. Ce n'est pas de la téléréalité, comme certains l'affirment, mais la télé du réel. Il y a une différence", a expliqué Virginie Houth au site de FTVi.

Jean Libon, l'un des deux créateurs de l'émission, a également relativisé le côté sordide de cet épisode, assurant que les programmes de télé-réalité étaient souvent beaucoup plus trash. "La jeune génération est dans une position assez moraliste et un peu gnangnan ! C'est-à-dire que vous avez été bassiné pendant toute votre adolescence par la télé-réalité qui donnait une image de la société autrement plus ignoble, crapuleuse et glauque !", a-t-il affirmé au site de Télé Loisirs. "Mon but est de montrer le monde sans fioriture et je trouve ça plus sain, ça apporte une réflexion plus intéressante que de digérer du Secret Story où tout le monde est beau et où tout est scénarisé", a-t-il expliqué.

Ozap

Le Parisien

Strip-Tease" + "l'Amour est dans le pré" ou les scandales de l'amour champêtre


Damien a été présenté à une jeune femme mineure dans "Strip-tease"


En fait de quête d’amour, les deux émissions champêtres du PAF (le dernier “Strip-Tease” sur France 3 et “l’Amour est dans le pré” sur M6) ressemblent à un jeu de dupes. Surtout pour les téléspectateurs. Démonstration.

Roxana, la jeune femme de “Strip-Tease” originaire de Roumanie venue rencontrer Damien, l’éleveur de moutons à la recherche du grand amour, était censée avoir 18 ans. C’était même une des conditions posée par l’émission pour sa participation. Mais la conseillère matrimoniale qui les a mis en relation a déclaré au Parisien que la jolie fiancée venue de l’est est en réalité mineure. Elle même aurait été dupée au moment de la prise de contact.

“L’entremetteuse”, comme elle est appelée par les téléspectateurs, affirme d’ailleurs avoir reçu des “menaces de mort” dernièrement, suite à cette erreur.

Autre dating champêtre, même mensonge. Justine de “l’Amour est dans le pré” a, elle aussi, triché sur son âge. Bertrand cherchait une jeune femme âgée de 25 ans au moins? Justine n’en a que 22. Elle est tout de même parvenue à rencontrer le jeune homme, pour finalement lui avouer la supercherie en direct. L’art de faire le buzz. S’en sont suivis de nombreux commentaires sur la toile, mettant en doute la sincérité de Justine quant à sa quête du grand amour. Il faut dire que la prétendante n’était pas une débutante dans ce registre. Ainsi avait-elle déjà participé aux “Z’amours” en 2010 (France 2), comme candidate. Et sur son CV, posté à une agence casting, sa participation à “L’amour est dans le pré” figure dans la rubrique “comédie”. Sa réponse aux critiques: “Peu importe que l’on parle de moi en bien ou en mal. L’important c’est qu’on en parle”.

Quant à Bertrand, le brave paysan éleveur de vaches laitières en quête d’amour, il s’est fait un petit nom dans les milieux agricoles en posant nu pour un calendrier que TéléObs vous propose de découvrir sur le site A cause des garçons, qui a révélé l’information.


Source Alice Moreno
ActuTV NO

"SI J'AVAIS SU QUE C'ÉTAIT POUR STRIP-TEASE, J'AURAIS REFUSÉ..."

Violentes réactions après le retour de l'émission de France 3


Pour son retour sur les écrans français après une absence de 18 mois, Strip-Tease n'a pas perdu la main. L'émission, diffusée sur France 3 (après 23 heures), creuse encore et toujours le même credo : montrer sans commentaire le quotidien de gens "ordinaires" placés dans des situations étranges, souvent bizarres, parfois dérangeantes, toujours soigneusement filmées et montées, puis laisser le téléspectateur se débrouiller avec ses impressions et ses émotions.
En général, une fois le générique achevé, le rire le dispute avec la gêne. Lundi 2 juillet, la seconde l'a peut-être emporté chez la majorité des 900 000 personnes qui avaient regardé "Recherche bergère désespérément", un film acide sur une famille d'éleveurs du Pas-de-Calais qui fait venir une jeune femme de Roumanie pour qu'elle devienne la compagne de Damien, 30 ans. Mais les protagonistes n'avaient pas compris qu'ils étaient filmés pour Strip-Tease.


Strip-Tease est de retour, bonne nouvelle ! C'est en tout cas ce que laissaient entendre, plutôt unanimes, les articles signalant la nouvelle saison de la mythique émission créée en Belgique en 1985 par Jean Libon et Marco Lamensch pour la RTBF. Des Inrocks au Monde ou au Journal du dimanche, le ton est volontiers louangeur, empreint de respect pour cette émission "culte". Mais la tonalité des commentaires change radicalement après la diffusion de ce film sur la rencontre ratée entre Damien, grand benêt cornaqué par sa grand-mère et tétanisé par l'événement, et Roxana, la Roumaine qui ne sera restée que quelques jours dans le Pas-de-Calais. Du côté "dérangeant et passionnant" mis en avant par Le Monde, la plupart des commentaires déferlant sur le web ont surtout retenu le dérangeant.
Les flots de réactions qui ont déferlé depuis lundi soir sont bien résumés par L'Express.fr, Lemonde.fr, Ozap.com ou le site de la Voix du Nord. Choquant, racoleur, intéressant ? Des blogueurs en vue n'ont pas manqué de s'empailler sur le sujet, Bruno Roger-Petit et Sébastien Musset s'étranglant devant les méthodes de Strip-Tease, "de la téléréalité de classe CSP+ en quête de voyeurisme, de la trash TV pour bourgeois en mal de domination sociale", alors que Erwann Gaucher salue cette "télé qui filme la réalité" sans la travestir.
A quoi ressemble ce film, qui suscite la controverse ?


A ça

Une famille paysanne française attablée, qui regarde la jeune Roumaine comme une bête curieuse mais essaye de faire bonne figure, les grands-parents tentant de mener la conversation. La jeune femme, qui ne parle pas français, semble très mal à l'aise. A peine moins que Damien, sourire fixe et quasi-mutique.
Le sentiment de malaise est palpable. Pourtant, les caméras de l'émission ont été bien accueillies. "J'ai tourné une dizaine de jours sur une période de six mois, qui incluait de longs repérages, explique la réalisatrice, Véronique Houth. Je suis entrée en contact avec la famille par l'intermédiaire de la responsable de l'agence matrimoniale, qui met en relation des célibataires et des jeunes femmes venues des pays de l'Est. Elle m'a très vite parlé de cette grand-mère qui appelait pour son petit-fils, en me disant que c'était mignon."


"DAMIEN EST TRÈS ATTENDRISSANT. IL A UN REGARD PLEIN D'AMOUR"
Du côté de l'agence matrimoniale, on confirme que les contacts ont été bons. "La journaliste m'a appelé en disant qu'elle voulait faire un reportage sur mon travail, explique Marguerite Pisklo, la patronne. J'étais tout à fait d'accord. Il y a deux ans, W9 m'avait déjà suivie, ça c'était merveilleusement bien passé, j'en garde un très bon souvenir, et mon client qui avait été filmé aussi, d'ailleurs."


Elle convient volontiers que la famille de Damien "est très particulière" : "Ce cas n'est pas très représentatif de mes clients, assure-t-elle. Mais il a été très difficile de trouver des gens qui acceptent d'être filmés. Eux étaient ravis. Mais je dois dire que la journaliste a fait un peu de forcing pour me convaincre, parce que ça ne correspond pas à mon travail habituel."
Devant la caméra, la gérante de l'agence semblait pourtant à l'aise lors des premières présentations.
"Quand on débarque dans la famille, c'est sûr, on se demande dans quel monde on est, reconnaît Pisklo. Mais dès qu'on les connaît un peu mieux, on découvre des gens profondément gentils, honnêtes, une mamie qui fait tout pour son petit-fils, même si elle est tellement protectrice qu'elle l'étouffe. Mais cela vient d'un bon sentiment." Un cas à part, donc. Pourquoi l'avoir choisi ? "Marguerite m'a aussi présenté d'autres clients, indique Véronique Houth, mais ils avaient plutôt 45-50 ans, et je voulais suivre un homme plus jeune." Jean Libon, le producteur de l'émission qui a la haute main sur la production, ne voit pas le problème dans le fait d'avoir choisi un exemple "limite" : "Je ne fais pas d'enquête sociologique", évacue-t-il.
Quant au choix du "héros", Libon fait mine de ne pas voir le problème : "Damien est très attendrissant. Il a un regard plein d'amour. Je me suis trouvé replongé à l'époque de mon enfance, au collège, où il y avait beaucoup de gamins comme lui. Dans les rushes, il ne parle pas davantage que ce que nous avons gardé au montage. Je ne le ressens pas du tout comme handicapé léger. Il est écrasé par l'éducation de sa famille. Et quand bien même il le serait, n'aurait-il pas droit aussi de réclamer de l'amour ?" Certes. Mais le montage ne lui fait aucun cadeau, allant même jusqu'à le montrer juste après une tentative de suicide, après que Roxana a quitté les lieux. Damien craque devant son grand-père, pleure, parle de se tuer, de "massacrer" sa mère qui a raconté dans le village qu'ils avaient eu recours à une agence matrimoniale… Le tout est filmé à travers une fenêtre, un peu en retrait, mais les micros permettent de ne rien rater de sa détresse.


"FURIEUSE ET OUTRÉE"
La réalisatrice s'en explique, en assurant "être là pour saisir des moments extraordinaires. Je suis Damien qui vit une semaine un peu folle, c'est sans doute la semaine de sa vie. On a bien sûr discuté de ce passage au moment du montage, mais si on enlève ça, je n'ai plus d'histoire !" Mais sa démarche n'était sans doute pas très claire pour ses interlocuteurs. D'autant qu'elle a dissimulé le fait qu'elle travaillait pour Strip-tease ! "J'ai compris qu'il s'agissait d'un reportage pour France 3. Si j'avais su que c'était pour Strip-Tease, j'aurais évidemment refusé", assure la responsable de l'agence matrimoniale. La réalisatrice confirme à demi-mot : "On fait toujours signer un papier pour l'autorisation de tournage, mais elle n'a peut-être pas compris."
Marguerite Pisklo assure que la famille d'agriculteurs est bien sûr "très déçue et choquée, on a si vite fait de coller des étiquettes aux gens dans ces petits villages". Mais elle-même ne trouve en fait pas grand-chose à redire au film sur le fond. Si elle se déclare "pas du tout satisfaite, furieuse, outrée", c'est surtout en raison de l'habillage du reportage, des commentaires du dossier de presse, ou… au sein même de l'émission. Elle ne pardonne pas, par exemple, la dernière phrase du reportage, prononcée par l'habituelle voix féminine décalée, signature du magazine. Elle y est qualifiée "d'entremetteuse".
Pas très aimable à son égard

"Je ne suis pas une entremetteuse, mais la responsable d'une entreprise inscrite légalement au registre du commerce depuis quinze ans, s'insurge Pisklo. Là, on me montre limite comme une mère maquerelle. J'ai mis des années à construire l'image de marque de mon entreprise, et les conséquences sont quand même très lourdes pour moi, tous mes projets sont gelés." Elle assure vouloir porter plainte contre France 3 pour "atteinte à l'image". Véronique Houth, qui "assume totalement les images", indique qu'elle n'a pas de droit de regard sur cet aspect : "Ce n'est pas moi qui écris le texte, ce n'est pas ma voix, je n'en suis pas responsable." Quant à Libon, il assure là encore ne pas voir le problème : "Il y a beaucoup d'hypocrisie dans les reproches qu'on nous fait." "Si on accepte moins bien notre travail aujourd'hui qu'il y a dix ans, c'est peut-être parce que le regard sur le monde a été perverti par la téléréalité, assure-t-il. Elle nous a fait beaucoup de tort."
Véronique Houth se dit pour sa part "surprise par l'ampleur des réactions" : "Je trouve ça démesuré, et un peu décalé. On me demande ce qu'est devenue Roxana, mais je ne fais pas d'investigation, je n'ai pas de contact avec elle. Je peux seulement dire que Marguerite m'a affirmé qu'elle était rentrée en Roumanie." La réalisatrice rappelle qu'on voit pire "tous les jours partout à la télé : des enquêtes sur des réseaux de prostitution, les atrocités en Syrie… Et c'est mon film qui serait scandaleux?"
Mise à jour - 6 juillet : Le Parisien a obtenu le témoignage de la grand-mère du jeune homme filmé : "Damien, qui n’a plus revu Roxana depuis le tournage, « a pleuré à chaudes larmes », confie la grand-mère, porte-parole de l’entourage. Certaines scènes, quand Damien menace de tuer sa maman et confie avoir tenté de se suicider, ont surpris le foyer. «Nous étions sûrs que tout cela n’était pas filmé, notre intimité a été totalement trompée. Nous sommes écœurés», conclut la grand-mère, qui n’avait jamais vu un épisode de Strip-Tease. Et Damien dans tout ça? «Il n’est plus le même», confie la grand-mère. Le héros malheureux a rencontré une autre jeune Roumaine récemment. «Elle est restée dix jours sans succès, lâche sa mamie. Désormais, Damien est résigné, il ne fera plus confiance aux femmes venues de l’étranger. Il a décidé de jouer la carte d’une femme française.»"


arretsurimages.

"Strip-tease" sur France 3 : de l'abjection même du concept
Modifié le 08-07-2012 à 11h20

Par Raphael Clairefond
Chroniqueur culture

LE PLUS. Après les remous provoqués par un épisode de "Strip-tease", diffusé sur France 3 le 2 juillet, Bruno Roger-Petit, chroniqueur, et Erwann Gaucher, consultant pour France Télévisions, avaient livré leur analyse, mettant en cause le voyeurisme des téléspectateurs. Mais pour notre contributeur, c'est l'imposture même du concept qui pose problème.


Le premier épisode de la nouvelle saison de "Strip-Tease", émission diffusée sur France 3, à déjà suscité de nombreux articles et réactions, sur Le Plus et ailleurs.

Mais il me semble que les termes du débat entre Bruno Roger-Petit et Erwann Gaucher ont été mal posés. Le premier a stigmatisé un programme conçu par des élites pour des élites qui se moquent ensemble de la France d'en bas. Le second lui répond que ce qui est gênant n'est pas le programme mais la réalité qui y est dépeinte et conclut : "Le principal problème vient de ceux qui la regardent". Sauf que...non.

La réaction de chaque spectateur, quel que soit son salaire ou son milieu social, lui appartient. Il peut rire, pleurer ou s'indigner, cela le regarde, et c'est à chacun de s'interroger sur ce qu'il voit et ce qu'il peut ressentir. En revanche, on peut et on doit critiquer la démarche des auteurs de Strip-tease.

La "marque" du programme repose à mon sens sur deux impostures :

1. Strip-tease montrerait la réalité telle qu'elle est

Erwann Gaucher affirme que Strip-tease (à la différence de la télé-réalité) ne scénarise "presque pas", que ce qui est filmé est la réalité "presque brute". Ne comprend-il pas que c'est dans ce "presque" que se loge le problème ?

L'absence de commentaire sur les images, comme la durée des épisodes, n'équivaut en aucun cas à une absence de point de vue, ou à je ne sais quelle objectivité.

Si la morale est une affaire de travelling, suivant la célèbre formule, on peut dire a propos du genre documentaire que le simple déclenchement du bouton "record" est aussi une affaire de morale, de même pour le montage et toute autre forme de parti pris esthétique déterminant le résultat final.

Le théoricien et critique Jean-Louis Comolli, qui s'est déjà attaqué à Strip-tease et ses avatars, préfère quant à lui parler d'éthique. Il écrit dans Images Documentaires n°69/70 : "Pour qui l’exerce comme pour qui le subit, le pouvoir de montrer déplace les lignes : ce sont les présupposés, les attendus et les conséquences de ce(s) déplacement(s) qui concernent l’éthique." (voir l'article des "Spectres du Cinéma" ici).

Dans le cas du dernier épisode, on constate qu'il a été réalisé sur un temps court et se focalise sur Damien, l'agriculteur qui cherche une jeune roumaine à épouser.

Or, on apprend que ce dernier a été profondément affecté par la diffusion de l'émission. Voilà un exemple concret de ce que le pouvoir de filmer peut changer...

Plutôt que d'interroger les fondements d'un problème (qui a été traité plus d'une fois à la télé et avec plus de tact, notamment dans une série longue d'Arte), à savoir l'isolement des populations rurales et la construction de ce réseau de jeunes femmes de l'Est, Strip-tease préfère jouer la carte de l'exhibition d'un simple d'esprit aux dépens duquel on peut rire, et d'une ébauche de romance, pour ceux qui préfèrent pleurer dans leurs chaumières. En témoigne le gros plan capturé dans le dos du "couple" de la main de l'agriculteur allant chercher maladroitement celle de la jeune femme.

2. Strip-tease ne filmerait qu'avec l'accord de personnes consentantes

Là encore, cette épisode repose sur une double manipulation. D'abord, le garçon est manipulé par ses grand-parents, et ne semble pas maître de ses actes et de ses choix, de même que la jeune roumaine est manipulée par la maquerelle et ne semble pas maître de son destin.

Ensuite, les réalisateurs du programme manipulent les deux protagonistes tout en se défendant de le faire. L'agriculteur et la jeune femme ont probablement signé leur accord, mais dès les premières minutes il est évident que ni l'un ni l'autre ne sont conscients de l'impact que le programme pourra avoir sur eux. Tous deux subissent la pression de leur entourage et sont par conséquents dans l'incapacité de décider librement d'être filmé ou non.

Rappelons une nouvelle fois avec Jean-Louis Comolli que "Ce que nous appelons éthique est très précisément la forme donnée à la relation filmée, c’est-à-dire la place et la forme que nous donnons à la question de l’autre".

À l'évidence, cette question de l'autre, de la personne filmée et de la relation de domination qui s'installe entre le filmeur et le filmé ne taraude pas trop les auteurs de Strip-tease : les places assignées à l'agriculteur et à la jeune roumaine s'apparentent à celles de la belle et de la bête, grâce auxquelles le producteur et la chaîne vont pouvoir booster leur audience et, accessoirement, leur compte en banque.

Faut-il revenir au sens premier du terme strip-tease ? Un strip-tease est, a priori, à l'initiative de celui qui le réalise. L'agriculteur et la jeune fille ont-ils vraiment décidé de se foutre, symboliquement, à poil, devant des millions de téléspectateurs ? Non.

Le Plus

qui regarde ?

placzek75 a écrit:

qui regarde ?

mouahhhhhhh

Pepsy a écrit:

placzek75 a écrit:

qui regarde ?

mouahhhhhhh

la glace au schtroumpf écrasé

placzek75 a écrit:

Pepsy a écrit:

placzek75 a écrit:

qui regarde ?

mouahhhhhhh

la glace au schtroumpf écrasé

J'y ai goûté : c'est même pas bon

elle fait doublement peur la dame, par ce qu'elle dit et par sa tete

Pepsy a écrit:

placzek75 a écrit:

Pepsy a écrit:

placzek75 a écrit:

qui regarde ?

mouahhhhhhh

la glace au schtroumpf écrasé

J'y ai goûté : c'est même pas bon

chut, ne dis pas ça trop fort, elle est capable de t'operer à travers le net

Résultat : les mômes vont devenir anorexiques

ptainnnnn j'ai pas le controle de la zapette jpeux pas regarder

Chui sûre que la gamine va terroriser sa môman avec l'aspartame

klaki a écrit:

ptainnnnn j'ai pas le controle de la zapette jpeux pas regarder

c'est violent comme pédagogie

la bonne femme me fait penser aux témoins de Jehovah

il y a de l'aspartame nam .... dans la crème
et la mère s'y met aussi (pas dans la crème , hein , dans le terrorisme)

placzek75 a écrit:

la bonne femme me fait penser aux témoins de Jehovah

tout à fait ... ou autres gourous

Bref , je continuerai à mettre de l'aspartame dans les p'tits noirs